Exposé
Je suis docteur en traitement d’images. J’apprends avec un ordinateur à regarder automatiquement la télé. L’analyse de l’image couvre plusieurs aspects :
• La restauration de l’image
• La compression de l’image i.e la réduction d’infos transmises sans perte de sens,
• L’interprétation de l’image
• La détection d’images équivalentes…
La première question à se poser est : Comment traduire informatiquement les critères de ressemblance des images. ? C’est une question mathématique ; On rentre alors dans le problème de classification des images i.e de produire une étiquette décrivant le contenu de l’image puis dans celui de la production d’une légende qui est une description plus détaillée de l’image, puis celui de générer des images…
La chaîne de traitement peut-être plus ou moins « profonde ».
Dans le « deep learning », les analyses informatiques des images ne sont pas totalement incluses dans le programme informatique initial. ICe dernier va fixer lui-même âr apprentissage tous les coefficients de la table de mixage : on fixe donc un cadre mais pas tous les paramètres. On aboutit ainsi à une machine plus performante capable de trouver les bons paramètres par apprentissage selon une logique :
Essai – erreur – correction
Les machines vont ainsi s’améliorer au cours de l’entrainement. Il faut beaucoup d’images pour rendre le processus efficace. Une fois la machine entraînée, elle saura faire une généralisation toute seule. C’est un bon exemple d’intelligence artificielle, qui se prolongera vers des problèmes de perception plus complexes. L’accroissement de la capacité d’adaptation du système va de pair avec plus d’autonomie. La nature de l’IA évolue avec le temps (exemple de l’« avion sans pilote du XIXème au XXème siècle : la voiture automatique a subi un traitement « deep learning » contrairement à l’avion sans pilote.
Exposé
Nous devons abandonner une vision trop simpliste de l’Allemagne réduite à l’image des couples de dirigeants français et allemands qui ont jalonné l’histoire de la relation entre nos deux pays : De gaulle-Adenauer, Giscard-Schmidt, Mitterrand-Kohl, Sarkozy/Hollande/ Macron-Merkel .
En y regardant de plus près, les relations sont plus complexes car les peuples, les économies, les cultures sont différents.
– Trois traditions façonnent lourdement l’approche allemande :
C’est elle qui a par exemple inspiré le Japon ou la Corée du Sud pour redresser leur économie après WWII et la guerre de Corée : flot croissant des exportations de voitures japonaises ou de pétroliers coréens à partir des années 70s mais impossibilité de vendre une voiture européenne au Japon à l’époque ou de commander un pétrolier dans un chantier de l’UE.
Cette tradition est déjà présente dans le fonctionnement et le développement de la ligue hanséatique au XII-XIIIème siècles.
Ainsi en Allemagne le développement d’un excédent commercial est une priorité alors qu’en France on parle plus volontiers de contrainte liée à l’équilibre du commerce extérieur. Aujourd’hui l’Allemagne a un excédent commercial de 245 G€ tandis que la France enregistre un déficit commercial de 45 G€.
Dans ce contexte est survenue la crise financière de 2008 partie des USA en raison d’une croissance débridée de « l’industrie financière ». Les allemands avaient sacrifié le mark à l’Euro pensant pouvoir faire une BCE calquée sur la Bundesbank. Grâce à M. Draghi, la pratique de la BCE nous a sauvés de la dépression main M. Draghi est près du départ et les allemands rêvent de le remplacer par le président de la Bundesbank alors que la crise a accentué les divisions entre le Noud et le Sud de l’UE.
– Dans la crise grecque l’Allemagne avait deux idées en tête : Une première non dite de sauver les banques allemandes fortement détentrices d’obligations grecques (au rendement très élevé, contrepartie du risque pris). La dette publique auprès des banques privées a ainsi été transformée en dette envers la BCE.
La deuxième portée par W. Schauble était de pousser la Grèce à faire (comme l’Allemagne) de l’excédent budgétaire. Cela a été si bien fait que le FMI est intervenu pour modérer le mouvement jugeant la dette publique grecque irremboursable.
– La crise de 2008 a stoppé la croissance de l’UE sauf en Allemagne qui avec son vieux réflexe mercantiliste s’est lancée avec succès dans la quête de débouchés hors de l’UE.
– Mais A. Merkel a aussi sauvé l’honneur de l’UE en accueillant un million de réfugié en 2015.
Dans ce contexte comment répondre à la question posée : « La grande coalition allemande sera-t-elle au rendez-vous de l’Europe post-brexit ? »
E. Macron et A. Merkel ont promis de présenter au sommet de juin à Bruxelles un « paquet » de mesures propres à relancer l’UE alors que :
– Celle-ci se délite et qu’une nouvelle crise qu’on ne peut exclure la trouverait désarmée et risquerait d’être très dure, le levier de l’endettement étant épuisé.
– l’UE doit faire face à une pression migratoire qui est une tendance lourde de l’Histoire.
– le Chine, reine du mercantilisme, se fait maintenant la championne du libre-échange car elle se pense désormais assez forte pour être la première partout.
Exposé
Disons d’abord que je ne suis qu’un simple journaliste et non un spécialiste. Il peut donc y avoir une part de subjectivité dans mon propos. Il faut revenir sur la période historique où la France a été « assimilationniste » (1900 – 1969) avec mise en place d’un système intégré cohérent, la création d’une Communauté… illusoire. On se disait « L’Afrique va être notre Ruhr, notre accès aux matières premières stratégiques » pour justifier que l’on y protège notre pouvoir.
J’ai connu Abidjan en 1980 avec 50000 français ? le ministère du Plan était le ministère du Blanc !
Grâce à cela, la France a toujours disposé d’un bloc de 14 voix au conseil de sécurité de l’ONU.
Au plan économique, c’était un espace super protégé. La zone CFA permettait de transférer les bénéfices sans problème. Un certain nombre d’hommes d’affaires français s’y estimaient chez eux à ce point que les milieux patronaux français n’ont pas vu venir les émergents. Maintenant l’Allemagne y a doublé la France comme exportateur.
Alors que la mondialisation progressait, la France s’y est bunkerisée. L’armée française lui sert de cache-misère. Elle n’a toujours pas atterri dans l’Afrique mondialisée
Malgré cela, tout ce qui vient de Paris est sur interprété. Les rapports restent trop passionnels.
Pour en sortir, il faut inverser le logiciel de la guerre froide et en venir à « Tout ce qui est bon pour l’afrique est bon pour la France ». La phobie du migrant a éclipsé le potentiel de la diaspora africaine ?
Dans son discours de Ouagadougou (« Il n’y a plus de politique africaine de la France. Vous c’est vous ; Nous c’est nous ») Emanuel Macron est dans le real politik. Il n’a plus que 25000 français au Sénégal mais 500000 Maliens en France. Il a saisi l’importance de la diaspora dans les élections.
Exposé
L’Ile de France représente 12 Millions d’h., 32 ou 33 % du PIB français, 40% des dépenses en Recherche et Développement même si la localisation du PIB est toujours un peu arbitraire et si on peut dire que cette surreprésentation est en partie due aux salaires plus élevés en IDF.
Bien sûr, pour beaucoup d’élus provinciaux, on s’occupe trop de Paris. Pourtant, ce n’est pas si vrai …
Revenons en arrière : La grande réforme de Delouvrier en 64-68, sous De Gaulle, qui a supprimé le département de la Seine (qui avait pourtant permis la mise en place d’une politique du logement) et installé 8 départements, 3 en première couronne et 4 en seconde couronne, a été déterminée pour contenir la « ceinture rouge » du PCF en Seine St Denis et Val de Marne. Une remise en ordre du tissu anarchique ( « bordel » d’après le mot de De Gaulle) a été effectuée, avec la création de villes nouvelles et du RER et lignes de banlieue radio-concentriques.
Mais 50 ans plus tard il fallait un changement d’échelle. Sarkozy a demandé à Christian Blanc de penser un Grand Paris et il a pensé travailler sur des territoires pour des projets stratégiques comme Roissy ou le plateau de Saclay ? On a reconnu la nécessité de repenser le schéma de transports sur un mode tangentiel et non plus radial.
On a donc créé une société ad hoc, Le Grand Paris Express. Mais les coûts ont dérapé, il a fallu retarder le calendrier pour des raisons budgétaires, tenir compte de la dette. On a donc reporté les accès au plateau de Saclay.
– Grand problème des inégalités croissantes internes à la région IDF. Les inégalités sont de moins en moins interrégionales mais à l’intérieur des régions elles-mêmes (inégalités « de proximité »). Cela vaut pour toutes les métropoles. Entre l’ouest et l’est de l’IDF, la situation s’est aggravée. Il n’y a ni mécanisme régulateur ni volonté politique de les réduire des inégalités qui croissent par le haut. Il y a encore des zones de relative mixité sociale en IDF mais la tendance est à la diminution.
Exposé
Depuis ma venue au Club en 1994 la situation en Israêl-Palestine a bien changé. Les accords d’Oslo venaient d’être signés en septembre 1993 et un certain optimisme semblait possible quant à une issue du conflit. Mais plusieurs choses ont joué en sens contraire. Rappelons le triste et triple anniversaire de 2017 :
Il montre bien les questions fondamentales au cœur du problème : une certaine légitimité d’Israël, le développement de la colonisation surtout à partir de 1977. Le conflit s’installe donc dans la durée mais avec des modalités et motivations différentes.
Plusieurs raisons à cela. Il ne faut pas négliger la dimension symbolique : affrontement de deux projets nationaux dans un endroit très symbolique.
Quelle évolution depuis 1993-1994 ?
Les accords d’Oslo devaient mettre en place un régime d’autonomie pour les Palestiniens. De fait un gouvernement va y fonctionner mais sans souveraineté véritable. L’armée israélienne y intervient à sa guise. Pas d’évolution significative depuis lors. La dynamique des négociations a buté rapidement sur une série de drames :
o Deux États de part et d’autre de la ligne verte de 1967 avant la guerre des 6 jours (avec quelques écarts possibles pour tenir compte des colonies mais avec une logique de compensation territoriale qui impliquerait le déplacement possible de près de 80000 juifs)
o Jérusalem ville ouverte capitale des deux États (sauf pour la vieille ville et les lieux saints).
o Retrait progressif de Gaza.
o Maintien d’un contrôle au moins indirect d’Israël sur la vallée du Jourdain.
o Droit de retour possible des palestiniens sur le territoire de la Palestine. Dédommagement possible pour les autres.
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