M. Wieviorka, sociologue, a publié récemment « Métamorphose ou déchéance, où va la France ? »
Une question lui est immédiatement posée : « Comment quelqu’un qui est de gauche se saisit-il du terme de déchéance, qui est utilisé par la droite et même l’extrême-droite aujourd’hui ?
M. W. répond qu’il a souhaité éviter «déclin» ou «décadence». Ce livre cherche à éclairer l’actualité sans la commenter, livre issu du calme obligé du confinement et nous invite à regarder par en-haut l’Etat, et par en-bas la société.
L’Etat
Si on étudie l’histoire de l’Etat français depuis 1945, on observe une tendance qui s’accentue : celle d’une désarticulation de l’Etat proprement politique et de la haute administration. Il y a une dissociation entre ces deux faces de l’Etat avec des conséquences ennuyeuses. L’Etat administratif s’est alourdi. La décentralisation n’a pas abouti. On croit prendre des décisions, mais elles se perdent dans cet Etat gazeux, parfois même fangeux, avec des techno-bureaucrates qui ont un pouvoir énorme. Je n’ai pas rencontré ce que certains (plus ou moins complotistes) appellent « l’Etat profond » qui en secret exercerait le « vrai pouvoir », sauf peut-être dans le domaine militaire (un ingénieur général de l’armement truque quelquefois les chiffres) ou parfois au niveau local.
La société
On peut évoquer aussi la revendication de la liberté de décider soi-même le moment de sa mort (euthanasie)
Exposé
Je me retrouve bien dans l’expression US « d’intellectuel public » en ce sens que j’estime devoir valoriser publiquement mon métier d’intellectuel notamment via les réseaux sociaux (Facebook, Twitter) qui permettent de se confronter crument au terrain.
Je ne suis pas un économiste et je passerai donc vite sur les enjeux économiques pour me concentrer sur les enjeux politiques du moment très particulier présent où nous ne savons pas bien où nous allons.
Il y a d’abord et de fait une inquiétude généralisée professionnelle, pour les enfants. Tout le monde a des inquiétudes à partager.
Il y a en second lieu la remise en cause par la mondialisation du modèle économique et social où nous vivons depuis 1945 avec un durcissement de la crise dans la crise dont on n’est plus sûrs de sortir par le haut. C’est une crise permanente dont on ne comprend pas l’intégralité du fonctionnement. Beaucoup en profitent mais pas la majorité, du moins dans notre pays.
Enfin nous avons une transformation géopolitique profonde avec un rééquilibrage général de la puissance dans le monde.
Tout ceci se traduit par une extrême difficulté pour appréhender notre destin commun. Lire le compte rendu →
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