Exposé
La « surprise » Macron est exceptionnelle dans la Vème République. Elle est le fruit d’une conjonction particulière d’évènements politiques. Je connais Emmanuel Macron depuis 2000 où je l’avais rencontré à « Esprit ». Disons qu’il a su prendre sa chance. Il a éliminé tous les vieux candidats de 2008 dont le peuple ne voulait plus. Il a bénéficié de partis en fin de course dont le PS, le parti d’Épinay. François Hollande ne s’est pas représenté. Il a su profité des circonstances. Le ralliement de Bayrou l’a bien aidé.
Au-delà, Emmanuel Macron (EM) a bien saisi une appétence pour des partis plus larges que les partis traditionnels, pour des mouvements. Mélenchon a fait de même. Ces grands mouvements n’ont pas été analysés par les politologues.
EM a aussi saisi une demande de verticalité, d’autorité, d’être gouvernés, de quelqu’un qui dit ce qu’il va faire. Il l’a fait en passant au centre.
Il est trop tôt pour parler de l’organisation de son mouvement (voir Philippe Raynaud : « L’esprit de la Vème République »). On fait parfois référence à la théorie US des réalignements politiques qui dit qu’il faut attendre2 ou plus d’élections pour cela. Ceci dit on est sans doute dans un réalignement assez profond. Aura-t-on un bloc central flanqué de La France Insoumise (LFI) et du FN ? Il faut attendre quelques mois pour juger de la discipline des nouveaux députés. Le résultat des législatives ne nous en dira pas assez. Globalement la France est à droite. La majorité qui va sortir des urnes sera plutôt à droite.
EXPOSE..
L’Europe vit une période d’épreuves difficiles : la montée des populismes, le Brexit et les négociations avec la Grande-Bretagne, le hiatus entre le discours des politiques à Bruxelles et chez eux devant leurs électeurs, la crise des migrants. Quel est l’avenir de l’Europe et faudra-t-il consolider l’espace Euro ?
Des penseurs dont Edgar Morin ne cessent de rappeler que l’Europe s’est faite de l’interaction de ses peuples et qu’il n’ y pas d’essence européenne qui devancerait ses divisions. C’est « un grand tohu-bohu de peuples opposés et associés » Ses frontières sont imprécises. La Russie ? la Turquie ? Elle a longtemps été divisée entre l’Orient et l’Occident, mais identifiée à la chrétienté. Elle a été faite d’antagonismes interagissant : foi et raison, humanisme et colonialisme, universalisme et européocentrisme.
Continent divisé par les Etats-Nations, morcelé par les guerres jusqu’au suicide des 2 dernières guerres mondiales. Mais elle a pris conscience d’une communauté de destins.
Le Brexit révélateur de 3 crises : identitaire, économique et sociale, démocratique avec la perte de confiance dans ses élites.
I Les négociations avec le Royaume-Uni après le BREXIT
A la suite du référendum de juin 2016, les négociations ont été ouvertes fin mars 2017 et dureront au moins jusqu’en 2019. Puis processus de ratification. On a tous intérêt à un retrait bien ordonné. L’Union Européenne est fondée sur 4 libertés de circulation : des biens, des services, des capitaux, des personnes.
3 questions principales :
1. Les droits des citoyens de l’Union au Royaume-Uni (4 à 5 millions) et des ressortissants du R-U dans l’Union Européenne. Leurs droits, leur retraite, leur accès à la sécurité sociale. Le principe est celui de réciprocité et de non-discrimination. Et les fonctionnaires européens anglais ?
2. Les questions budgétaires : la facture que doit régler le R.Uni = 60 milliards €. Mme May ne veut pas débourser un penny mais les Européens sont unis là-dessus. Pas de deal sans accord financier.
3. Les frontières : la question de l’Irlande .
Londres veut mener les négociations toutes ensemble. L’ambiance est glaciale entre Juncker et May. Pourtant nous avons des défis communs ! Mais au comportement comptable des Anglais, opposer une politique.
Exposé
J’ai fait ma thèse sur Edouard Drumont qui peut être considéré comme le père du nationalisme antisémite à la française à la fin du XIXème siècle.
Qu’y a-t-il de nouveau avec la présidence de Marine Le Pen (MLP) depuis six ans à la tête du FN : une intégration dans le discours de tous les concepts utilisés pour le combattre avec un slogan « Ni droite, ni gauche ». Le FN a préempté une partie de la sémantique républicaine contre l’islamisme radical. Au total, la réduction à la fascisation du FN est devenue inopérante.
De quoi, de qui est-il l’héritier ?
– D’abord d’une vision paranoïaque de la « patrie en danger ». dans son discours au congrès de Tours en 2011 où elle enlève la présidence du parti contre Bruno Gollnisch (34% des voix), MLP invoque Jaurès et les milliardaires qui ont détruit l’État protecteur et laïque.
Est-ce là sa rupture ? Non, pas si simple. Le grand tournant date de 1995 avec le « ni droite, ni gauche » prôné par Samuel Maréchal, le père de Marion Maréchal Le Pen (MMLP).. C’est une révolution pour le FN. MLP est alors à la croisée des chemins. Elle est séduite par le slogan et s’engage dans le Nord. Jamais MLP ne s’est dite de droite qui est pour elle le monde du fric et des cathos. Elle prône la défense des services publics, des nationalisations, de l’État stratège…Au total, un discours socialisant. Pour elle, Longuet, c’est Mélanchon sans l’internationale et avec la Marseillaise en plus. Pour François Hollande en 2015, MLP parle comme un tract du PC !
C’est une vieille tradition anticapitaliste, farouchement antiparlementariste et égalitariste qui remonte au XIXème siècle (A. Blanqui, Henri Rochefort, Clovis Hughes, Joseph de Maistre…) Elle va de pair avec un discours antisémite. Mais MLP se gardera bien d’attaquer la finance juive mais vise Bernard Henri Lévy et Jacques Attali..
Ce n’est pas la première fois que nous assistons à une grande vague de migration en Europe. On a eu au lendemain de la 1ère guerre mondiale les 12 M de « retournés » en Allemagne venant de Pologne ou de Prusse orientale ou encore 500000 demandeurs d’asile après la chute du mur de Berlin en 1989 .
Cette vague de 4 M Syriens qui ont fui le pays (2 en Turquie, 1,2 au Liban, 0,6 en Jordanie) était-elle prévisible ?
Jusqu’à la crise syrienne, les « printemps arabes » n’ont pas provoqué beaucoup de migrations. La Tunisie a envoyé 66000 personnes en Europe. Les flux concernaient surtout des familles. En 2011 on croyait à une chute rapide d’Assad. On ne peut donc pas dire que cette migration était complétement prévisible.. L’UE n’était pas mal préparée : tous les pays étaient signataires de la convention de l’ONU de Genève de 1951 « relative au statut des réfugiés ». En revanche il y a une faille dans la volonté politique.
Exposé
Je me retrouve bien dans l’expression US « d’intellectuel public » en ce sens que j’estime devoir valoriser publiquement mon métier d’intellectuel notamment via les réseaux sociaux (Facebook, Twitter) qui permettent de se confronter crument au terrain.
Je ne suis pas un économiste et je passerai donc vite sur les enjeux économiques pour me concentrer sur les enjeux politiques du moment très particulier présent où nous ne savons pas bien où nous allons.
Il y a d’abord et de fait une inquiétude généralisée professionnelle, pour les enfants. Tout le monde a des inquiétudes à partager.
Il y a en second lieu la remise en cause par la mondialisation du modèle économique et social où nous vivons depuis 1945 avec un durcissement de la crise dans la crise dont on n’est plus sûrs de sortir par le haut. C’est une crise permanente dont on ne comprend pas l’intégralité du fonctionnement. Beaucoup en profitent mais pas la majorité, du moins dans notre pays.
Enfin nous avons une transformation géopolitique profonde avec un rééquilibrage général de la puissance dans le monde.
Tout ceci se traduit par une extrême difficulté pour appréhender notre destin commun. Lire le compte rendu →
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