Bertrand Hervieu, est sociologue, ancien directeur de recherches au CNRS ancien président de l’INRAE, auteur de : « Une agriculture sans agriculteurs », Les Presses de Sciences-Po, déc. 2022.
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L’environnement est-il une contrainte ou une source de progrès pour les entreprises ? Naturellement les deux.
Pour y réfléchir, je vais m’appuyer sur quelques flashs intéressant les transports et le BTP.
Ils sont la cause de 50% des émissions de GES dont 75% résultent de l’usage et non de la construction proprement dite.
Les émissions d’origine humaine ne représentent que 5% du total mais le système global est maintenant déséquilibré à hauteur de 2,5% qui se retrouvent maintenant dans l’atmosphère. Ceci dans un contexte de croissance démographique (3 Gh en 1960. 7,8 aujourd’hui. 9,5 en 2050) et d’urbanisation accélérée (50% aujourd’hui,70% en 2050). La demande d’énergie a cru de 50% entre 1988 et 2015. 5 GTEP supplémentaires s’ajouteront d’ici 2035.
Les travaux du GIEC montrent qu’il faudrait une diminution des émissions de GES de 40% en 2040 et une suppression totale en 2050 pour éviter un accroissement de la température de la planète de 2,5 °C. Les entreprises le savent.
Parmi les acteurs, seuls les États sont en mesure d’imposer des normes obligatoires. L’U E est une bénédiction. Sans elle, on n’aurait pas fait grand-chose. Son but est de déplacer le marché vers des produits plus propres avec le risque de conséquences négatives pour les entreprises et toujours la question : Qui paie finalement pour ces changements ?
Trois catégories d’entreprises :
1 Les producteurs d‘énergie noyés sous les problèmes géopolitiques avec des investissements à très long terme Ce ne sont pas eux qui vont faire bouger les lignes.
2 Les industries manufacturières prises entre une énergie qu’elle ne contrôle pas et les consommateurs orientés essentiellement par leur porte-monnaie. Elles jouent leur survie.
3 Les services qui suivent le mouvement.
4 La Finance qui n’est pas a priori motrice dans le développement durable. Son métier est de gagner de l’argent. Mais la valeur des entreprises n’est plus liée qu’à leurs résultats financiers. Les entreprises cotées sont maintenant tenues de produire annuellement un RSE (rapport social et environnemental). Un certain nombre d’investisseurs comprend que la valeur d’une entreprise dépendra de plus en plus de sa propreté. Tous les espoirs ne sont donc pas perdus avec la Finance.
5 Les agriculteurs qui représentent 20% des émissions de GES.
Exposé
Mieux comprendre ce qui s’est passé lors de la 21eme conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21), conférence qui a abouti le 12 décembre 2015 à Paris au premier accord universel de lutte contre le réchauffement :
Les enjeux majeurs portent sur la consommation d’énergie. Les emplois du pétrole, du gaz, et surtout du charbon sont à l’origine d’une émission toujours plus élevée de CO2, gaz à effet de serre. Le C02 désormais émis dans l’atmosphère dépasse la capacité d’absorption des forets et des océans, il forme écran et empêche l’évacuation de la chaleur terrestre. Ce problème commun à l’humanité, reconnu à RIO en 1992, nécessite un consensus international qui ne peut se construire que dans un cadre multilatéral et permettant l’expression et les engagements de chacun .
Le protocole de Kyoto en 1997 a été un premier pas. Plus de 40 pays s’engageaient alors pour réduire leurs émissions. Mais le développement rapide d’autres pays très peuplés – Chine, Inde , Indonésie , Brésil… – a vite conduit à la diminution de l’impact des engagements pris au regard du volume total constatée des émissions ( de 60% à 25% environ) , rendant insuffisant les effets escomptés . La poursuite des travaux du GIEC , le groupement de scientifiques sur le climat, et les débats associés permettent la prise de conscience progressive que le réchauffement climatique actuel est du au développement humain – c’est un point essentiel – et que c’est là un thème universel aux conséquences majeures . La nécessité d’engager tout le monde est progressivement reconnue. Mais comment construire un consensus international concret sur ce qu’il convient de faire ?
La conférence de Copenhague en 2009 est un échec. La méthode trop technocratique est contestée. La mise en cause mécanique du développement n‘est pas acceptée. L’approche de la COP21 a été radicalement différente : appel aux propositions de chacun , engagement de l’ apport possible par chaque pays , transparence des données, progressivité, diffusion des bonnes idées .., Et in fine , c’est l’ensemble de la communauté internationale (195 pays) qui consent à l’effort dans la lutte contre le dérèglement climatique , avec en ligne de mire l’objectif ambitieux de maintenir l’augmentation de la température moyenne « bien au dessous de 2° ».
Exposé
Importance des représentations mentales relatives à la question : « qu’est-ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue ? » On a hérité d’une société qui a forgé peu à peu des représentations qui ne préparent pas aux problèmes réels d’aujourd’hui où nous devons faire face à un insolent retour du réalisme alors que trois questions se posent à nous :
• Le monde se trouve confronté à un besoin inédit d’investissements de rénovation d’infrastructures chez nous et à créer dans les PVD
• Nous sommes très proches d’un point de basculement au plan environnemental. Nous avons à gérer une rareté au sens où la régulation naturelle de la planète dont nous avons bénéficié est aujourd’hui menacée
• Le monde financier est dans l’impossibilité de financer cela.
Les points de basculement sont inventoriés mais, comme le dit J.P Dupuy « nous ne croyons pas ce que nous savons ! ». Lire le compte rendu →
Exposé
L’eau douce ne représente que 2,75% de l’eau terrestre. Seulement le tiers de cette ressource apparaît sous forme liquide dont 98% se trouvent dans les nappes souterraines. La ressource est donc limitée alors que la population et l’urbanisation croissantes ainsi que la diffusion des modes de vie occidentaux augmentent les besoins. Lire le compte rendu →
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