• L'Europe à l'honneur au Club Citoyens.

Archives annuelles

Archive by category "Comptes rendus"

06/05/2019 – Europe et Brexit – Christian Lequesne

Exposé
La question est plus compliquée qu’on ne le pensait : rebondissements incessants du débat intérieur à l’UK.
Pour le comprendre, il ne faut pas oublier le rapport particulier de l’UK avec l’Europe depuis 1945 : la promotion de l’idée d’« Europe » ne lui est pas nécessaire pour racheter le comportement anglais pendant WW2. Son ralliement à l’Union en 1973 s’est fait sur la base de la nécessité économique d’entrer dans le « grand marché », ce qui l’a d’ailleurs conduit ensuite à être systématiquement favorable à l’élargissement de l’Union. En revanche, l’UK n’a pas contribué ni à l’UEM (union économique et monétaire) ni en 1985 aux accords de Schengen.
Cette politique dite de « semi-detachment » n’a pas été politisée par les premiers ministres successifs qui s’intéressaient principalement aux politiques publiques de l’Union (les « policies »). Mais peu à peu le fait de ne pas parler d’un projet politique de l’Union à progressivement donné crédit dans l’opinion britannique à l’idée d’un projet caché.

Lire le compte rendu →

01/04/2019 – Nationalisme et populisme en Inde – Christophe Jaffrelot

Exposé. 

                Il s’agit d’un national-populisme qui s’enracine dans la culture Hindoue. Il a pris deux visages : Séculariste et Universaliste en 1947 avec Gandhi. La constitution reconnaît également toutes les religions.

Un autre qui prend racine vers 1920 avec la disparition du califat. Il cherche d’abord à quadriller le territoire pour muscler les jeunes au physique et au moral (mythe aryen d’une race pure née en Inde. Ce qui est faux, les premiers aryens apparaissent dans le Caucase).

Après un premier choc en 1948 avec l’assassinat du mahatma Gandhi par un indien lui reprochant d’avoir accepté la partition, un mouvement se développe alors et crée un parti politique qui va incarner le nationalisme dans l’arène politique.

Lire le compte rendu →

11/03/2019 – Démocratie et changement climatique – Valery Laramée de Tannenberg

L’ONU prévoit 250 M de réfugiés climatiques en 2050. Au dernier recensement on en comptait 65 dans le monde toutes causes confondues dont 40 M à l’intérieur de leur pays.

                Sur les 22 dernières années, 20 comptent parmi les plus chaudes depuis le début du XIXème siècle avec une augmentation moyenne de la température de 1°C sur l’objectif de 1,5 poursuivi. Les teneurs de l’atmosphère en GES sont en augmentation de 20% soit la plus grande variation enregistrée depuis 800000 ans. On émet aujourd’hui 50 GT deCO2 par an contre 22 en 1990. Les énergies fossiles représentent 80% de l’énergie primaire consommée.

Le changement climatique bouleverse le cycle de l’eau réduisant la productivité agricole, menaçant les infrastructures … soit des accélérateurs de la crise. Par exemple la Syrie ou la pluviosité a baissé de 13%. Énorme vague de chaleur en 2010. Baisse de la production alimentaire avec nécessité d’importations de Russie à prix élevés. Le gouvernement a décidé de moderniser l’agriculture mettant du jour au lendemain 890 familles sur les routes dans le même temps que la hausse des prix des carburants était autorisée, facteurs contribuant au début des manifestations (11 mars 2011).

Autre exemple le Nigéria où la population a été multipliée par 3 depuis 1960 entraînant un exode de la population vers le lac Tchad également suscité par Boko Haram. L’accès à l’eau est mis en cause dans les grandes villes. Lagos, 15 Mhab reçoit 15000 habitants de plus par jour sur les bords de l’atlantique dont le niveau s’élève de 3mm/an.

Lire le compte rendu →

04/02/2019 – Où va Europe ? Quentin Dickinson

Exposé

                Deux façons de répondre à la question posée par votre lettre d’invitation :

La solidarité au sein de l’UE a un ennemi mortel : celui du caractère national de sa structure. On a en moyenne 4 à 6 élections chaque année dans l’UE. L’Europe passe au 2ème rang dans les campagnes électorales derrière les sujets nationaux. Europe ignorée ou bouc émissaire ?

  • En prenant chacune des préoccupations exprimées et en les traitant rationnellement une à une au regard de la question posée
  • En utilisant la méthode dite du « crime de l’Orient Express ». On traite le paquet des questions posées mais on ne saura pas laquelle de ces préoccupations sera la cause de la catastrophe.

L’UE n’a jamais su se montrer populaire. Depuis 1952 elle a dépensé autant d’argent dans la communication que ce qui a été fait pour la Grèce, mais avec peu de résultat (cf. l’Eurobaromètre et le taux d’abstention aux élections européennes). La problématique est généralement bien posée mais la communication est trop technique et ne tient pas compte des sensibilités.

Lire le compte rendu →

07/01/2019 – 70 ans de Droits de l’Homme – Catherine Teitgen Colly

Exposé

La question est importante. Toute réflexion sur les droits de l’homme  est une invitation à la complexité Même si l’événement est déjà lointain, l’actualité le remet à l’ordre du jour. Son soixante-dixième anniversaire a été marqué par de nombreuses manifestations qui en montent l’actualité. Cette soirée est une  invitation à se pencher non de manière très générale sur les droits de l’homme mais sur la construction d’un droit international des droits de l’homme dont la DUDH constitue le socle  pour comprendre le mystère de son émergence et  le succès  de son  développement, soit d’abord un état des lieux à dresser avant de s’interroger au-delà sur les  questions, défis et enjeux aujourd’hui de ce droit des droits de l’homme.

 

I-                   L’état des lieux

La DUDH du 10 décembre 1948 est un texte mythique et sacré. Elle marque une rupture complète avec l’ordre westphalien dessiné deux siècles plus tôt par le  traité de Westphalie qui mettait un terme aux guerres de religion ayant décimé  l’Europe. Le traité dessine un ordre international – l’ordre westphalien – reposant sur la souveraineté des États – nations et l’égalité entre tous les États. Le droit international s’affirme alors comme  un droit des États .

La DUDH ne sort pas du néant. La proclamation internationale  des  droits de l’homme  est le fruit  d’une  longue maturation de la pensée politique. Au-delà des   proclamations nationales des  droits de l’homme  parfois ancienne  (en Angleterre , la charte de de 1215 ,la   Pétition des droits de 1628.., aux Etats -Unis, la déclaration d’indépendance de 1776, en France, la Déclaration des  droits de l’homme et du citoyen de 1789), les guerres entre les États  conduisent  à l’adoption des premiers instruments internationaux  de protection des droits de l‘homme, d’abord pour assurer à l’issue de la guerre de Crimée et la  bataille de Solférino la protection des « blessés » (convention de Genève de 1864  en réponse à l’appel d’Henri Dunant qui fonde alors la Croix rouge internationale ), puis des « travailleurs » dans le cadre de l’Organisation  internationale du travail  (OIT) créée après la première guerre  sous l’égide de la Société des Nations et qui  jouera un rôle fondamental dans leur protection et la promotion de leurs droits,  ou encore des « réfugiés » par plusieurs  conventions de l’entre-deux guerre.,etc.… Devant la montée des totalitarismes, du nazisme et des fascismes  pendant l’entre deux guerres, puis le déchainement de la  barbarie de la seconde  guerre, la société  internationale  entend  répondre par la création de l’Organisation des Nations unies ( charte de San Francisco en 1945)  aux questions  qu’Hannah Arendt posait dans Les origines du totalitarisme :  comment penser l’impensable? Comment comprendre  la terreur absolue et le mépris radical de la personne humaine ?

Le préambule de la charte  des Nations unies   rend compte de cette prise de conscience mondiale des liens entre la paix et le respect des droits de l’homme en ces termes « Nous peuples des Nations Unies » sommes « résolus à préserver les générations futures du fléau de la guerre […],  à  proclamer à nouveau notre foi dans les droits fondamentaux de l’homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l’égalité de droits des hommes et des femmes, ainsi que des nations, grandes et petite[…] ». Il s’agit là d’ « un idéal commun » que la Commission des droits de l’homme créée en 1946 se voit chargée  de  préciser  dans ce qui sera la DUDH. La rupture est majeure. Pour la première fois, l’homme   est pris en compte par le droit international en tant que tel, et non plus au vu d’une qualité particulière (celle de blessé, de travailleur..) .Il devient sujet du  droit international. Loin d’être  une proclamation du seul monde occidental,  la charte à des Nations Unies rassemble la signature de 50 États tandis que  la Commission de droits d’homme qui élabore la DUDH  en rassemble 48 sous la présidence d’Éléonore Roosevelt  et  la présence  particulièrement active de la France  mais aussi de la Chine et le Liban.

Cette dynamique n’est pas étrangère  à l’action de grandes personnalités. A cet égard doit être cité le nom de René Cassin, mutilé de la guerre de 14 soucieux alors de  créer un droit de la responsabilité pour réparer les préjudices causés par la guerre et Président de l’alliance israélite universelle. En 1940, il rejoint De Gaulle à Londres, puis, nommé  à son issue vice-président du Conseil d’État, il  joue un rôle  décisif dans  la rédaction de l’avant- projet de DUDH qui en constituera le socle puis de la convention européenne des DH . Il veut associer à la rédaction de la première  l’opinion publique et la société civile par la création par les États aux  cotés des autorités diplomatiques de comités locaux – comité qui est  à l’origine  en France de l’actuelle  Commission nationale des droits de l’homme – CNCDH)  à jugeant que « plus qu’aucun autre, c’est le soutien de l’opinion publique  qui forme la clef de voute des  droits de l’homme sur le plan international et national ». Bref,  il veut profiter des esprits disposés à mettre fin à l’horreur des camps. Il va s’appuyer sur les dispositions existantes en faveur des DH dans les constitutions des États en y ajoutant des principes généraux touchant à  ce qu’il nomme «  l’unité du genre humain ».

Lire le compte rendu →