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Archives annuelles

About Jacques De Rotalier

03/10/2016 – Avenir économique de la Chine – Dominique de Rambures

Exposé

Depuis quelques temps la presse parle moins de la Chine et pourtant le grignotage continue en mer de Chine (incident à Okinawa) où la Chine est en litige avec tous ses voisins ; Elle fait de l’entrisme en Afrique et en Amérique latine. Mais la Chine a engagé une politique de transition à haut risque à l’intérieur (endettement des entreprises, vieillissement de la population, migrations internes…)

L’État et le marché.

Regardons le passé. En 81 av JC, l’empereur Wu décide d’organiser un débat (la philosophie chinoise est très concrète : comment vivre ensemble, gouverner un grand pays…) Le débat porte sur le monopole du sel et du fer. L’État a le monopole du sel depuis 40 ans mais a besoin d’argent pour financer la guerre. Aussi afferme-t-il le monopole à des marchands (les plus méprisables des chinois).

Deux parties se disputent : les légistes ou représentants de l’État et les confucianistes. Qui sont-ils ? Les légistes  représentent un courant de politiciens roués né au 3ème siècle BC. Ils écrivent ; ont recours à des méthodes autoritaires et sont contrôlés par les « doubles mâchoires ». On n’est pas loin de la situation présente qui donne à l’État le moyen d’être compatissant. Pour « Confucius » le gouvernement se fait par la vertu au moyen de rites ou règles qui s’appliquent à la vie sociale (transparence, comportement…). Mencius (confucianiste du IVème siècle BC) distinguait :

  • Le peuple (paysans) motivé par  l’intérêt
  • Les mandarins lettrés
  • Les sages qui ont atteint la perfection obligés de pratiquer la vertu « humanité » (on est dans une morale politique différente de la démocratie.

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06/06/2016 – Avenir de la gauche française – Patrick Braouezec

Exposé

La France est à l’origine de l’appellation gauche-droite : le Tiers État siégeait à gauche de l’hémicycle. Depuis la gauche est toujours assimilée à la défense du peuple. L’affaire Dreyfus a fortement marqué le clivage gauche-droite qui a coïncidé avec l’avènement de la grande industrie. Dans les années 60s il est alors assimilé au clivage classe ouvrière/patronat avec deux courants : une gauche réformiste et une gauche révolutionnaire à partir de 1920 avec la création du PC.

Que reste-t-il de ce clivage ? Un certain nombre de valeurs : famille, religion, sécurité à droite ; justice sociale, liberté, laïcité, éducation, volonté d’agir à gauche. D’autres éléments viennent s’y rajouter avec le tournant de mai 1968. Des problèmes sociétaux voire moraux au plan des valeurs ; des forces politiques nouvelles : le gauchisme, la gauche prolétarienne ; des idées nouvelles comme le bonheur. Puis surviennent la chute du mur de Berlin, celle du communisme qui laisse Bérégovoy aussi peiné que Jack Ralite.

D’autres évènements seront souvent négligés par la gauche : le forum social de Porto Allegre qui ne tiendra que quelques années faute de relais politique ; le référendum sur le projet de traité constitutionnel de 2005 où il n’y aura pas de projet de gauche. La présidentielle de 2007 suscitera la recherche d’un candidat à la gauche du PS (Bové, Besancenot…).

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09/05/2016 – Politiques sécuritaires et démocratie – Jean Marie Delarue

Les politiques sécuritaires mettent-elles en péril les pratiques démocratiques ?

En Europe, certains gouvernements ont fait adopter des législations qui remettent en cause les principes de nomination des magistrats des Hautes Cours. La commission Européenne s’inquiète et met en œuvre des procédures de sauvegarde de l’Etat de Droit qui pourraient entrainer à terme une privation de leur droit de vote pour ces Etats. Mais on observe que, devant les attaques du terrorisme, la France a réagi à partir de 1986, en adoptant des législations de protection et que l’évolution actuelle, avec l’état d’urgence, conduit notre pays à enlever au juge ses pouvoirs de contrôle pour donner à l’administration des pouvoirs sans contrôle : en 1986, on allonge les gardes à vue à 4 jours pour les soupçons de terrorisme. En 1996, les perquisitions de nuit deviennent possibles en cas d’éventuelles « associations de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste ». En 2001, on autorise les fouilles de véhicules sans procédure de flagrant délit. En 2006, on autorise les fournisseurs d’accès à Internet à conserver les données. En 2008, on crée la rétention de sûreté, la garde à vue passe à 6 jours. En 2014, on crée l’interdiction administrative de sortie du territoire et le délit d’«entreprise terroriste individuelle » en cas de consultation de sites djihadistes, repérages, interceptions de discussions, etc, on est donc en amont de ce qu’on peut qualifier comme terrorisme… En 2015, la loi sur le renseignement fixe un cadre légal à des techniques de surveillance (captations de sons et d’images dans des lieux privés) sans contrôle judiciaire. Le 22 mars 2016, loi « relative à la prévention et à la lutte contre les incivilités et le terrorisme » arme les agents de la sécurité ferroviaire et étend la vidéo-surveillance. Et un projet de loi modifiant la procédure pénale pour la lutte contre le terrorisme est actuellement en discussion.

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04/04/2016 – Réformer le code du travail ? Antoine Lyon Caen

Exposé

Tracer un cadre d’analyse du pourquoi est difficile tant le projet de loi est brumeux et composite en raison d’inspirations multiples. Deux précautions sont nécessaires :

– Ne pas trop parler de « code », cela ne sert à rien. La première codification est apparue au début du XXème siècle pour démarquer le code du travail du code civil avec sa tonalité du bon bourgeois propriétaire etc…. C’est une particularité française.

– Éviter les anathèmes trop faciles pour qualifier la loi. On y arrivera tranquillement !

Quel est l’enjeu des controverses actuelles ? Un assaut vigoureux pour saper les fonctions de la loi qui sont le résultat d’une longue construction. Au vu de cette mise en cause, on pourra en dire plus.

Car à quoi sert la loi ? La réponse n’est pas si simple car elle est d’invention récente (fin du XIXème siècle). Sa première fonction fût d’encadrer la concurrence entre travailleurs, entre entreprises, pour fixer des tarifs (du travail). Ce fût l’élément majeur entre 1870 et 1889 en Belgique, en Angleterre et en France où les collectivités publiques acquièrent un grand poids dans l’économie : peut-on attribuer un marché à une entreprise qui ne respecte pas des règles convenables ? Les grands décrets lois de 1889 (décrets Millerand) vont permettre aux collectivités publiques d’imposer des conditions normales de travail. La loi doit permettre d’éviter l’avilissement des conditions de travail (rémunération, durée). L’idée est d’avoir des normes ou standards ou les respect de minima. D’où l’importance de négociations de convention collective de branches. La charte de l’OIT (Organisation internationale du Travail) veut éviter la concurrence qui mine les conditions normales de vie et du travail.

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07/03/2016 – Chine et Démocratie – Jean Luc Domenach

Exposé

La Chine montre une réussite économique et sociale impressionnante depuis 1979. 50 % de la population est maintenant urbanisée. Mais la réussite politique est plus problématique.

Mao Tsé Toung était aussi un nationaliste préoccupé du sort de son pays et de son indépendance. Il savait que cela devait passer au début par l’aide de Moscou pour en arriver finalement par s’affronter au vrai challenge que constituait les USA.

Il a commis l’erreur du grand bond en avant (1958-1962) qui a causé entre 30 et 55 millions de morts et débouchera finalement quelques années plus tard sur le révolution culturelle dans une ultime tentative par Mao de récupérer son pouvoir mais qui en fait conduira à sa perte.

– Est alors arrivé au pouvoir Deng Xiao Ping qui a compris qu’il fallait respecter la population et lui donner à manger. C’est le début de l’économie avec des résultats spectaculaires. Cette Chine a eu l’intelligence d’aller voir ce qui se faisait aux USA et a compris que l’avenir était du côté du capitalisme. Ceci lui permet de préparer son entrée à l’OMC en 2001. Fallait-il le faire car, faute de contrôles possibles, la Chine a roulé tout le monde et n’a pas respecté ses obligations ? Quoiqu’il en soit, 15 ans plus tard elle arrive au 1er rang mondial. Le président Xi Jinping vient faire en Italie un exposé très remarquable sur la mode. À Paris quatre membres du bureau politique ont acheté des appartements près de l’hôpital Cochin pour se faire soigner. Les enfants de l’élite sont éduqués aux USA et en GB. Il faut parler anglais. Bref, on va vers la richesse et la puissance : Xi Jinping dont la fortune est estimée à 350 M$, peut soutenir une conversation de 2 heures avec Obama en anglais. Il a compris qu’il fallait prendre en charge les intérêts du monde (rôle joué à la COP 21). On est devant une nouvelle direction chinoise composée des «  fils de prince » qui occupe le terrain caractérisé par un système politique communiste et un système économique capitaliste où le profit va au meilleur. Avec un niveau général des salaires maintenant équivalent à celui de la Roumanie, il devient difficile d’assurer la croissance chinoise qui se situe désormais entre 2-3 et 6-7%.

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