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07/01/2019 – 70 ans de Droits de l’Homme – Catherine Teitgen Colly

Exposé

La question est importante. Toute réflexion sur les droits de l’homme  est une invitation à la complexité Même si l’événement est déjà lointain, l’actualité le remet à l’ordre du jour. Son soixante-dixième anniversaire a été marqué par de nombreuses manifestations qui en montent l’actualité. Cette soirée est une  invitation à se pencher non de manière très générale sur les droits de l’homme mais sur la construction d’un droit international des droits de l’homme dont la DUDH constitue le socle  pour comprendre le mystère de son émergence et  le succès  de son  développement, soit d’abord un état des lieux à dresser avant de s’interroger au-delà sur les  questions, défis et enjeux aujourd’hui de ce droit des droits de l’homme.

 

I-                   L’état des lieux

La DUDH du 10 décembre 1948 est un texte mythique et sacré. Elle marque une rupture complète avec l’ordre westphalien dessiné deux siècles plus tôt par le  traité de Westphalie qui mettait un terme aux guerres de religion ayant décimé  l’Europe. Le traité dessine un ordre international – l’ordre westphalien – reposant sur la souveraineté des États – nations et l’égalité entre tous les États. Le droit international s’affirme alors comme  un droit des États .

La DUDH ne sort pas du néant. La proclamation internationale  des  droits de l’homme  est le fruit  d’une  longue maturation de la pensée politique. Au-delà des   proclamations nationales des  droits de l’homme  parfois ancienne  (en Angleterre , la charte de de 1215 ,la   Pétition des droits de 1628.., aux Etats -Unis, la déclaration d’indépendance de 1776, en France, la Déclaration des  droits de l’homme et du citoyen de 1789), les guerres entre les États  conduisent  à l’adoption des premiers instruments internationaux  de protection des droits de l‘homme, d’abord pour assurer à l’issue de la guerre de Crimée et la  bataille de Solférino la protection des « blessés » (convention de Genève de 1864  en réponse à l’appel d’Henri Dunant qui fonde alors la Croix rouge internationale ), puis des « travailleurs » dans le cadre de l’Organisation  internationale du travail  (OIT) créée après la première guerre  sous l’égide de la Société des Nations et qui  jouera un rôle fondamental dans leur protection et la promotion de leurs droits,  ou encore des « réfugiés » par plusieurs  conventions de l’entre-deux guerre.,etc.… Devant la montée des totalitarismes, du nazisme et des fascismes  pendant l’entre deux guerres, puis le déchainement de la  barbarie de la seconde  guerre, la société  internationale  entend  répondre par la création de l’Organisation des Nations unies ( charte de San Francisco en 1945)  aux questions  qu’Hannah Arendt posait dans Les origines du totalitarisme :  comment penser l’impensable? Comment comprendre  la terreur absolue et le mépris radical de la personne humaine ?

Le préambule de la charte  des Nations unies   rend compte de cette prise de conscience mondiale des liens entre la paix et le respect des droits de l’homme en ces termes « Nous peuples des Nations Unies » sommes « résolus à préserver les générations futures du fléau de la guerre […],  à  proclamer à nouveau notre foi dans les droits fondamentaux de l’homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l’égalité de droits des hommes et des femmes, ainsi que des nations, grandes et petite[…] ». Il s’agit là d’ « un idéal commun » que la Commission des droits de l’homme créée en 1946 se voit chargée  de  préciser  dans ce qui sera la DUDH. La rupture est majeure. Pour la première fois, l’homme   est pris en compte par le droit international en tant que tel, et non plus au vu d’une qualité particulière (celle de blessé, de travailleur..) .Il devient sujet du  droit international. Loin d’être  une proclamation du seul monde occidental,  la charte à des Nations Unies rassemble la signature de 50 États tandis que  la Commission de droits d’homme qui élabore la DUDH  en rassemble 48 sous la présidence d’Éléonore Roosevelt  et  la présence  particulièrement active de la France  mais aussi de la Chine et le Liban.

Cette dynamique n’est pas étrangère  à l’action de grandes personnalités. A cet égard doit être cité le nom de René Cassin, mutilé de la guerre de 14 soucieux alors de  créer un droit de la responsabilité pour réparer les préjudices causés par la guerre et Président de l’alliance israélite universelle. En 1940, il rejoint De Gaulle à Londres, puis, nommé  à son issue vice-président du Conseil d’État, il  joue un rôle  décisif dans  la rédaction de l’avant- projet de DUDH qui en constituera le socle puis de la convention européenne des DH . Il veut associer à la rédaction de la première  l’opinion publique et la société civile par la création par les États aux  cotés des autorités diplomatiques de comités locaux – comité qui est  à l’origine  en France de l’actuelle  Commission nationale des droits de l’homme – CNCDH)  à jugeant que « plus qu’aucun autre, c’est le soutien de l’opinion publique  qui forme la clef de voute des  droits de l’homme sur le plan international et national ». Bref,  il veut profiter des esprits disposés à mettre fin à l’horreur des camps. Il va s’appuyer sur les dispositions existantes en faveur des DH dans les constitutions des États en y ajoutant des principes généraux touchant à  ce qu’il nomme «  l’unité du genre humain ».

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08/01/2018 – Inégalités – Louis Maurin

Louis Maurin souhaiterait que vous consultiez les sites ci-dessous pour compléter son exposé.

https://www.inegalites.fr/Nous-soutenir

www.lecese.fr/content/m-louis-maurin-observatoire-des-inegalites-raef-2017

http://lactualitedessocialistes.hautetfort.com/archive/2017/10/07/que-faire-contre-les-inegalites-louis-maurin-observatoire-de-5985306.html

Exposé

On pourrait presque s’en tenir à ces quelques liens pour donner une bonne approximation du propos de Louis Maurin.

« L’observatoire des inégalités (UI) est une toute petite structure (3 salariés) créée à Tours en 2003 qui vit presqu’exclusivement des dons qui lui sont faits (cf. premier lien)

Le débat sur les inégalités est la tarte à la crème du débat public. Encore trop confiné dans un cercle de spécialistes, il y manque encore beaucoup d’éléments. Il est souvent exagéré avec beaucoup d’oppositions qui rendent difficiles de « faire correctement la part des choses ».

Je me concentrerai sur la situation française et pour finir sur la part d’hypocrisie qui entache le débat.

Il faut d’abord redire que notre modèle social est l’un des meilleurs du monde. Arrêtons de dire que l’école accroît les inégalités. Ce n’est pas sérieux (Cf. par exemple notre école maternelle où notre enseignement supérieur professionnel –BTS, IUT etc…). Le niveau de vie, s’il stagne depuis 2008, a été en continuelle augmentation jusques là. Le taux de pauvreté français est l’un des plus faibles du monde. Les conditions de logement se sont fortement améliorées : 40% de logements insalubres jadis contre 1% aujourd’hui. Les inégalités se sont réduites dans l’accès aux nouvelles technologies. La situation des femmes s’est fortement améliorée.

Attention aux effets pervers de la manipulation dans la critique sociale :

« Exagérer les choses ne sert à rien, sinon à décrédibiliser l’information auprès des couches populaires. Il n’y a pas 8 millions de pauvres dans notre pays, mais entre 2 et 3 millions de personnes qui sont vraiment dans le dénuement, qui vivent dans des conditions qui sont indignes d’une société aussi riche que la nôtre. C’est déjà énorme ! » …

  • Produire un message fataliste de l’impuissance
  • « C’est vrai que notre système social coûte très cher, donc remplaçons –le » ;

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29/05/2017 – Recomposition politique – Laurent Bouvet

Exposé

La « surprise » Macron est exceptionnelle dans la Vème République. Elle est le fruit d’une conjonction particulière d’évènements politiques. Je connais Emmanuel Macron depuis 2000 où je l’avais rencontré à « Esprit ». Disons qu’il a su prendre sa chance. Il a éliminé tous les vieux candidats de 2008 dont le peuple ne voulait plus. Il a bénéficié de partis en fin de course dont le PS, le parti d’Épinay. François Hollande ne s’est pas représenté. Il a su profité des circonstances. Le ralliement de Bayrou l’a bien aidé.

Au-delà, Emmanuel Macron (EM) a bien saisi une appétence pour des partis plus larges que les partis traditionnels, pour des mouvements. Mélenchon a fait de même. Ces grands mouvements n’ont pas été analysés par les politologues.

EM a aussi saisi une demande de verticalité, d’autorité, d’être gouvernés, de quelqu’un qui dit ce qu’il va faire. Il l’a fait en passant au centre.

Il est trop tôt pour parler de l’organisation de son mouvement (voir Philippe Raynaud : « L’esprit de la Vème République »). On fait parfois référence à la théorie US des réalignements politiques qui dit qu’il faut attendre2 ou plus d’élections pour cela. Ceci dit on est sans doute dans un réalignement assez profond. Aura-t-on un bloc central flanqué de La France Insoumise (LFI) et du FN ? Il faut attendre quelques mois pour juger de la discipline des nouveaux députés. Le résultat des législatives ne nous en dira pas assez. Globalement la France est à droite. La majorité qui va sortir des urnes sera plutôt à droite.

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02/05/2017 – Quel avenir pour l’Europe ? Anne Macey

EXPOSE..

L’Europe vit une période d’épreuves difficiles : la montée des populismes, le Brexit et les négociations avec la Grande-Bretagne, le hiatus entre le discours des politiques à Bruxelles et chez eux devant leurs électeurs, la crise des migrants. Quel est l’avenir de l’Europe et faudra-t-il consolider l’espace Euro ?

Des penseurs dont Edgar Morin ne cessent de rappeler que l’Europe s’est faite de l’interaction de ses peuples et qu’il n’ y pas d’essence européenne qui devancerait ses divisions. C’est « un grand tohu-bohu de peuples opposés et associés » Ses frontières sont imprécises. La Russie ? la Turquie ? Elle a longtemps été divisée entre l’Orient et l’Occident, mais identifiée à la chrétienté. Elle a été faite d’antagonismes interagissant : foi et raison, humanisme et colonialisme, universalisme et européocentrisme.

Continent divisé par les Etats-Nations, morcelé par les guerres jusqu’au suicide des 2 dernières guerres mondiales. Mais elle a pris conscience d’une communauté de destins.

Le Brexit révélateur de 3 crises : identitaire, économique et sociale, démocratique avec la perte de confiance dans ses élites.

I Les négociations avec le Royaume-Uni après le BREXIT

A la suite du référendum de juin 2016, les négociations ont été ouvertes fin mars 2017 et dureront au moins jusqu’en 2019. Puis processus de ratification. On a tous intérêt à un retrait bien ordonné. L’Union Européenne est fondée sur 4 libertés de circulation : des biens, des services, des capitaux, des personnes.

3 questions principales :

1. Les droits des citoyens de l’Union au Royaume-Uni (4 à 5 millions) et des ressortissants du R-U dans l’Union Européenne. Leurs droits, leur retraite, leur accès à la sécurité sociale. Le principe est celui de réciprocité et de non-discrimination. Et les fonctionnaires européens anglais ?

2. Les questions budgétaires : la facture que doit régler le R.Uni = 60 milliards €. Mme May ne veut pas débourser un penny mais les Européens sont unis là-dessus. Pas de deal sans accord financier.

3. Les frontières : la question de l’Irlande .

Londres veut mener les négociations toutes ensemble. L’ambiance est glaciale entre Juncker et May. Pourtant nous avons des défis communs ! Mais au comportement comptable des Anglais, opposer une politique.

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06/03/2017 – L’Amérique de Trump – Christophe Deroubaix

Exposé

L’Amérique de Donald Trump est celle d’hier, des années 50s, minoritaire démographiquement et électoralement.

Comment a-t-il été élu ? Ne pas en rester aux « fake analysis » qui prévalent en France et qui le présentent comme le héros des « petits blancs ». C’est un accident démocratique d’ampleur industrielle : Malgré 2 M voix d’avance à Hilary Clinton, Donald Trump ne dispose pas d’un mandat du peuple américain. On voyait le parti républicain comme celui des riches et il serait devenu le parti des pauvres !! En ne recueillant que moins de 40% des suffrages exprimés, c’est le président le plus mal élu depuis 1824. Si l’on se réfère à la population en âge de voter, il ne recueille que 24,5 % des suffrages.

Il ne gagne que grâce au système des grands électeurs et à la répartition du corps électoral : 1 voix d’avance dans un état, et le parti vainqeur emporte la totalité des grands électeurs de l’État. Le socle électoral de Donald Trump est le socle traditionnel du parti républicain : blanc, aisé (revenu moyen 72000 $ contre un revenu national moyen de 50000 €. Un électorat conservateur pure sucre qui se radicalise depuis 20 ans. On assiste en effet à une polarisation croissante de l’électorat avec glissement à droite de l’électorat républicain et glissement à gauche de l’électorat démocrate. Ce n’est pas un nouvel électorat. C’est le même qui avait élu G.W Bush sur le thème du « conservatisme passionnel », puis qui a été celui du Tea Party.

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