Laurent Mignot présente le Professeur Grimaldi, professeur émérite de diabétologie au CHU
de La Pitié-Salpétrière. Il est l’auteur du Manifeste pour la Santé 2022 et un militant de la
défense de l’Hôpital public contre la dérive de notre système de santé vers un système
marchand : on avait en 2000 le meilleur système dans les classements internationaux, nous
voilà à la onzième place alors que nous dépensons 11% de notre PIB pour la Santé, ce qui
nous met à la troisième place pour les dépenses. Mais la Santé est-elle un bien marchand ou
un bien commun ?
Pr Grimaldi : En 2020, au début de la pandémie, on a vécu un moment d’enthousiasme, les
soldats montent au front, la population leur en est reconnaissante. On fait nation. Et après,
on retombe dans la catastrophe. La pandémie agit comme une loupe.
D’une part, des points forts :
À l’aide de nombreuses diapositives Pascale Cossart décrit le fonctionnement de la cellule et sa perturbation par les différents types de virus. Il ne peut être ici question d’en rendre compte de façon détaillée. On se limitera à ce qui semble l’essentiel :
Le monde du vivant est partagé en trois grands groupes : le groupe des bactéries, le groupe des Archées et le groupe des Eucaryotes. Nous appartenons à ce dernier groupe dont les éléments sont composés de cellules à l’intérieur desquelles se trouve un noyau. Celui-ci comprend une très longue molécule, l’ADN qui est notre patrimoine génétique. Cet ADN contient toutes les informations indispensables à notre développement. Il peut à l’aide d’enzymes être transcrit notamment en un ARN qui pilotera la production des protéines nécessaires et qu’on appelle pour cela l’ARN messager.
Les virus ne se nourrissent pas, ne grandissent pas. Ils ne se divisent pas. Ce ne sont pas des organismes vivants. Ils ne se multiplient que s’ils peuvent pénétrer dans une cellule vivante. L’habitude les a classés dans la catégorie des microbes capables d’infecter les organismes vivants.
Le Corona virus SARS COV 2 provient d’une chauve-souris. Il est enveloppé dans une membrane couverte, comme une couronne, de nombreuses copies d’une protéine appelée spicule, spike en anglais. Celle-ci joue un rôle déterminant dans sa pénétration dans les cellules de certaines parties de notre corps.
Lire le compte rendu →Exposé : L. SCHMID se présente d’emblée comme présidente du think-thank La fabrique écologique (LFE), actif depuis 2013, caractérisé par une double approche, transpartisane et d’association public-privé. LFE opère d’une part dans un enjeu d’expertise, d’autre part dans la construction de propositions opérationnelles.
Avant de poser la question « démocratie et écologie », il convient de relever que la France résiste à l’écologie qui n’est pas reconnue, en particulier par les entreprises, en raison de plusieurs difficultés. 1° Le lien démocratie-écologie ne va pas de soi car les compétitions de pouvoir au niveau national (élections…), quinquennales, très centralisées, ne sont pas faites pour les préoccupations écologiques. 2° Le modèle politique et administratif français est très centralisé et personnalisé, présidence de la République, ministère des finances… Les préoccupations écologiques sont plus présentes dans la société que dans les niveaux centraux ; ministère de l’écologie, « ministère de l’impossible », de la parole, longtemps sans administration. 3° Refus de l’Etat et des institutions de jouer un rôle très central (politique d’Aménagement du territoire, nucléaire…). En revanche, au niveau régional (Alsace, Bretagne…) local, voire individuel la culture écologique est plus forte. 4° Difficultés constitutionnelles 60% des lois écolos françaises viennent de règlements ou dircetives européennes (au Danemark , en Belgique initiatives législatives plus nombreuses). 5° Difficultés scientifiques : L’on s’est tardivement habitué au GIEC, qui pourtant existe depuis 1988, dont les rapports sont désormais largement relayés par la presse ; mais difficulté d’intégrer les faits scientifique, de placer les enjeux à la hauteur de chacun, dans un sentiment de fin du monde.
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Deux façons de répondre à la question posée par votre lettre d’invitation :
La solidarité au sein de l’UE a un ennemi mortel : celui du caractère national de sa structure. On a en moyenne 4 à 6 élections chaque année dans l’UE. L’Europe passe au 2ème rang dans les campagnes électorales derrière les sujets nationaux. Europe ignorée ou bouc émissaire ?
L’UE n’a jamais su se montrer populaire. Depuis 1952 elle a dépensé autant d’argent dans la communication que ce qui a été fait pour la Grèce, mais avec peu de résultat (cf. l’Eurobaromètre et le taux d’abstention aux élections européennes). La problématique est généralement bien posée mais la communication est trop technique et ne tient pas compte des sensibilités.
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Nous sommes face à un éclatement probable du « système » catholique en général. Il est difficile de penser la diversité catholique mais cette fragmentation menace la survie de l’institution, menace forgée par sa résistance à la modernité démocratique, aux droits de l’homme etc…
Le modèle de l’intransigeantisme catholique s’est bâti dans la foulée de la révolution française en réduisant les courants libéraux. Ses deux manifestations emblématiques sont le Syllabus en 1864 qui dénonce les errements du monde moderne et le dogme de l’infaillibilité pontificale de 1870.
Il se fissure très vite par les succès de la science moderne et la mise en place de l’école démocratique qui élève le niveau d’instruction générale du peuple, non sans provoquer en réaction le raidissement du modèle, avec Pie XII notamment.
L’effondrement s’accélère sous la pression des revendications d’autonomie. Vatican II (1962) est le résultat d’un effort pour y répondre en desserrant le carcan théologico-politique de l’intransigeantisme (déclaration sur les libertés religieuses). Il représente une ouverture mesurée à l’autonomisme. Il ne prétend plus à la régie du monde. Le mythe de la chrétienté s’effondre mais il prétend encore à exercer un magistère éthique.
Ce déplacement ne sauve en rien la situation. La dissidence lefebvriste est un fait majeur. Le concile n’a pas enrayé le hiatus entre vie civile et l’église (cf. Humanae vitae de 1968). Cette distance culturelle atteint directement la matrice civilisationnelle (sic !) bâtie pendant des siècles de « l’État moral et enseignant » par lequel l’Église continuait à s’adresser à tous.
Au delà d’un petit noyau de fidèles, les autres ne savent même plus ce dont elle parle. François Dubey va jusqu’à faire un parallèle entre la décomposition scolaire et celle de l’institution. Plaider que les « forces vives » sont ailleurs est une fiction : la vague évangélique minorise l’église catholique. Le « système catholique » est fragilisé par le catholicisme occidental.
Cette fragmentation (cf Lefebvre) est l’obsession des derniers pontificats : avec Jean Paul II – pontificat de l’escamotage charismatique de la question par l’incarnation de l’unité sur sa personne charismatique – on assiste à un émiettement de la collégialité. Benoît XVI – l’histoire lui rendra justice – engage la réforme de la Curie et cherche à retrouver l’unité avec les lefebvristes grâce à une production intellectuelle de haut niveau mais déconnectée de la réalité.
Une lourde charge d’attente pèse donc sur François qui a pour lui d’être un pape « venu d’ailleurs » mais jusqu’à un certain point car l’Argentine est venue d’Europe et plutôt que d’un monde « de l’ailleurs », il s’agit d’un monde écartelé.
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