François Colly le présente : Gérard Araud a été Ambassadeur de France, Directeur des Affaires
Stratégiques du ministère des Affaires Etrangères (2000-2003), Ambassadeur en Israël (2003-06),
Directeur Général des Affaires Politiques du ministère des Affaires Etrangères (2006-2009),
Représentant Permanent de la France auprès des Nations Unies à New York (2009-2014),
ambassadeur aux Etats-Unis (2014-2019).
Christophe Deltombe présente Danièle Hervieu-Léger : sociologue des religions, directrice d’études à l’EHESS, elle est l’auteur de nombreux ouvrages sur l’Eglise catholique qui a constitué le terrain empirique de ses recherches. Elle analyse la crise qui l’affecte, avec l’érosion considérable du nombre de pratiquants (2% des français) et de prêtres (14000 prêtres dont 1/3 de plus de 65 ans), mais aussi par la révélation du nombre considérable d’abus sexuels commis par des prêtres ou religieux et couverts par le silence coupable d’autres (330000 abus sur 70 ans).
C. Deltombe pose 3 questions : En quoi est-ce une crise systémique ? Pourquoi l’Eglise est-elle incapable de s’adapter ? L’Eglise est-elle condamnée à se recroqueviller ?
D. Hervieu-Léger : L’Eglise a traversé déjà des crises : les guerres de religion, la réforme protestante, la Révolution, les Lois de Séparation de l’Eglise et de l’Etat, elle a une capacité de mobilisation (la Manif pour tous), elle prétend intervenir dans le débat public… Si elle disparaissait, ce serait une vraie question pour une société modelée par elle : nos institutions se sont construites en miroir avec l’institution romaine (on invoquait l’Etat moral et enseignant, représentation très française). F. Dubet a bien montré le déclin des institutions, indexées sur la matrice catholique.
Lire le compte rendu →S.Dhion est Ingénieure et a fait sa carrière dans l’énergie, le nucléaire et le solaire (CEA, Areva, IRSN), notamment à l’international. Elle a été cheffe du service ingénierie export à Framatome. Elle fait partie de l’équipe de Jean Marc Jancovici et nous présente le livre édité chez Odile Jacob « Climat, crises : le plan de transformation de l’économie française » (éd.O. Jacob) sous la direction de Jean Marc Jancovici. Elle fait partie des Shifteurs, thinktank de bénévoles préparant et promouvant la décarbonation de l’économie française.
Lire le compte rendu →07/10/2022-Russie-Ukraine/Michel Foucher
Les Ukrainiens résistent à l’invasion russe, aidés par l’engagement des anglo-saxons. Quel combat est
le leur ?
Le premier voyage de M. Foucher en Ukraine date de juillet 1998 pour préparer le voyage du
président Chirac dans l’Ukraine indépendante. Le Mémorandum de Budapest avait été signé en 1994,
4 ans plus tôt, par lequel l’Ukraine renonçait aux armes nucléaires de longue portée et acceptait leur
transfert en Russie en échange de la reconnaissance par Moscou de son intégrité territoriale et de
son indépendance. C’était la condition posée aussi par la France pour reconnaître cette
indépendance. Le géopoliticien américain Z. Brzezinski venait de publier « Le Grand Echiquier » où il
posait la thèse selon laquelle sans l’Ukraine, la Russie cesserait d’être un empire et qu’on pouvait
hâter cette évolution en rapprochant l’Ukraine de l’OTAN, afin de réorganiser une « tête de pont
démocratique France, Allemagne, Pologne, Ukraine », pour assurer la sécurité en Europe et
réorganiser le continent sur des bases démocratiques. Son texte a été étudié à l’Académie militaire
russe par les officiers supérieurs au Kremlin.
En 1998, on essayait de tisser des liens avec Elstine, on a tout fait pour associer les Russes à ce qu’on
faisait : favoriser le commerce, la formation d’une classe moyenne et d’une démocratie. Mais la
vision de Brzezinksi a été perçue comme un programme stratégique offensif contre la Russie. C’est
alors que Poutine en 2005 dit : « La disparition de l’Union Soviétique est la plus grande catastrophe
géopolitique du vingtième siècle ». Donc il faut recomposer le monde russe ! Poutine va mettre en
œuvre ce projet avec un temps de décalage. En 2007, à Munich, il tient un discours anti-occidental,
son projet impérial se construit malgré des échecs successifs. Il joue une politique d’influence, gaz,
pétrole, armements en Afrique.
Il n’y a eu en Russie aucun retour critique sur le système soviétique et le stalinisme. L’association
Memorial a été interdite. L’URSS s’est effondrée sur elle-même, déclarant l’indépendance de ses
républiques de son propre fait.
Le Covid a eu des effets : on ne fait pas de diplomatie par visio. Les relations internationales se sont
durcies. Poutine et Xi s’isolent. Après le Covid, Poutine reprend son projet impérial. Nicolas Werth
avec son « Poutine, historien en chef » montre comment Poutine, falsifiant l’histoire, exalte la
grandeur d’un empire russe éternel face à un Occident agressif et décadent. Pour lui, il n’y a pas
d’Etat ukrainien car la moitié était contrôlée par la Pologne et l’autre par la Russie, ce que Catherine
II appelait la Nouvelle Russie. Le 9 juin 2022 dans un discours, Poutine, sortant d’une exposition sur
Pierre Le Grand, dit « En reprenant St-Petersbourg à la Suède, Pierre le Grand ne s’emparait de rien, il
reprenait et renforçait » L’Ukraine c’est étymologiquement l’espace des marges. Pour lui, c’est la
Petite-Russie, les frères inégaux, comme la Biélorussie, ce sont les blancs-russes, ils sont des
éléments de la nation pan-russe. Pendant la 2 ème guerre mondiale, l’Armée Rouge libère des nazis,
mais l’occupe. 4 millions d’ukrainiens sont morts à Stalingrad. Mais il y a aussi à Kiev un Musée de
l’Occupation soviétique !
Le discours de Poutine du 30 septembre 2022 :
communications. Les objectifs de Poutine ce sont la mer Noire et la mer d’Azov. Pour faire taire les
mères de soldats morts (55 000), on leur donne une allocation, l’argent de la lutte contre le Covid.
Dans le tract, M. Foucher évoque 3 scénarios (au 14 avril 2022) :
François Colly présente Hervé Lanouzière : il a été Inspecteur Général des Affaires Sociales à
la Direction Générale du Travail, chargé de la santé au travail et de la prévention des risques
psycho-sociaux. Il est actuellement Directeur de l’Institut National du Travail.
H. Lanouzière explique que l’INT est le lieu où sont formés tous les agents, les inspecteurs du
travail, les administrateurs, où s’élaborent la pensée et le transfert de compétences sur
l’évolution du travail, « l’algorythmisation » du travail qui va « plus vite que nous », et une
agence pour l’amélioration des conditions de travail. Lui-même a fait un pas de côté dans le
privé pour comprendre l’évolution des modes et des conditions de travail.
Il annonce 2 parties à son exposé,
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