Exposé
Nous devons abandonner une vision trop simpliste de l’Allemagne réduite à l’image des couples de dirigeants français et allemands qui ont jalonné l’histoire de la relation entre nos deux pays : De gaulle-Adenauer, Giscard-Schmidt, Mitterrand-Kohl, Sarkozy/Hollande/ Macron-Merkel .
En y regardant de plus près, les relations sont plus complexes car les peuples, les économies, les cultures sont différents.
– Trois traditions façonnent lourdement l’approche allemande :
C’est elle qui a par exemple inspiré le Japon ou la Corée du Sud pour redresser leur économie après WWII et la guerre de Corée : flot croissant des exportations de voitures japonaises ou de pétroliers coréens à partir des années 70s mais impossibilité de vendre une voiture européenne au Japon à l’époque ou de commander un pétrolier dans un chantier de l’UE.
Cette tradition est déjà présente dans le fonctionnement et le développement de la ligue hanséatique au XII-XIIIème siècles.
Ainsi en Allemagne le développement d’un excédent commercial est une priorité alors qu’en France on parle plus volontiers de contrainte liée à l’équilibre du commerce extérieur. Aujourd’hui l’Allemagne a un excédent commercial de 245 G€ tandis que la France enregistre un déficit commercial de 45 G€.
Dans ce contexte est survenue la crise financière de 2008 partie des USA en raison d’une croissance débridée de « l’industrie financière ». Les allemands avaient sacrifié le mark à l’Euro pensant pouvoir faire une BCE calquée sur la Bundesbank. Grâce à M. Draghi, la pratique de la BCE nous a sauvés de la dépression main M. Draghi est près du départ et les allemands rêvent de le remplacer par le président de la Bundesbank alors que la crise a accentué les divisions entre le Noud et le Sud de l’UE.
– Dans la crise grecque l’Allemagne avait deux idées en tête : Une première non dite de sauver les banques allemandes fortement détentrices d’obligations grecques (au rendement très élevé, contrepartie du risque pris). La dette publique auprès des banques privées a ainsi été transformée en dette envers la BCE.
La deuxième portée par W. Schauble était de pousser la Grèce à faire (comme l’Allemagne) de l’excédent budgétaire. Cela a été si bien fait que le FMI est intervenu pour modérer le mouvement jugeant la dette publique grecque irremboursable.
– La crise de 2008 a stoppé la croissance de l’UE sauf en Allemagne qui avec son vieux réflexe mercantiliste s’est lancée avec succès dans la quête de débouchés hors de l’UE.
– Mais A. Merkel a aussi sauvé l’honneur de l’UE en accueillant un million de réfugié en 2015.
Dans ce contexte comment répondre à la question posée : « La grande coalition allemande sera-t-elle au rendez-vous de l’Europe post-brexit ? »
E. Macron et A. Merkel ont promis de présenter au sommet de juin à Bruxelles un « paquet » de mesures propres à relancer l’UE alors que :
– Celle-ci se délite et qu’une nouvelle crise qu’on ne peut exclure la trouverait désarmée et risquerait d’être très dure, le levier de l’endettement étant épuisé.
– l’UE doit faire face à une pression migratoire qui est une tendance lourde de l’Histoire.
– le Chine, reine du mercantilisme, se fait maintenant la championne du libre-échange car elle se pense désormais assez forte pour être la première partout.
Exposé
L’OFCE, proche de Sciences Po a été créé en 1980 par Raymond Barre en même temps que l’IRÈS et Rexecode pour consolider une expertise économique diversifiée à côté de celle de Bercy. Tout trois bénéficient donc d’une aide financière prélevée sur le budget du Premier Ministre.
La crise que nous connaissons et qui a mis le feu aux poudres a son origine dans une crise de l’endettement privé aux USA en 2007 fortement encouragé auparavant pour remédier aux inégalités croissantes au sein de la population.
Le désendettement forcé et simultané des agents privés en 2007 qui s’en est ensuivi a engendré une récession et une crise du système bancaire mondial miné par la défiance qui s’était installée en son sein du fait de ses pratiques douteuses (titrisations discutables) et mal contrôlées.
Pour y remédier, les États ont massivement injecté des liquidités dans le système bancaire (de l’ordre de 30 à 50 points de PIB) créant les germes de la crise de la dette publique.
La principale différence entre les crises de 1929 et de 2008 tient au rôle de l’État. En 2008, on a finalement fait une croix sur « l’aléa moral » en refusant, pour éviter la récession, de demander aux banques d’assumer leurs responsabilités (ou plutôt leur irresponsabilité). D’où une reprise de l’économie dès 2009. On a alors commis l’erreur de croire qu’on était sorti de la crise (cf. sur le site, l’ exposé de Jacques Mistral au Club Citoyens du 2 juin 2008) alors qu’on y était encore en 2011. Toute la zone Euro s’est engagée dans une cure d’austérité pour se désendetter provoquant un « double dip » (croissance en « W ») nous conduisant au bord de la récession. Lire le compte rendu →
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1° Analyse des origines de la crise de l’€
Dans une économie de plus en plus globalisée, entre 1999 et 2007, des déséquilibres financiers internationaux se creusent entre les pays excédentaires et les pays déficitaires.
Les excédents des uns s’alimentent des déficits des autres et vice versa*, les premiers étant généralement des PVD (pays en voie de développement) et des pays de l’OPEP, les seconds incluent notamment les USA et l’Europe. Ces déséquilibres proviennent, d’une part, de l’endettement des ménages dans des pays qui dépensent plus qu’ils ne produisent et qui empruntent pour soutenir des systèmes sociaux onéreux (sécurité sociale, retraite, assurance chômage) et, d’autre part, de l’épargne des ménages des pays excédentaires dont la croissance est plus forte et les systèmes sociaux inexistants. Lire le compte rendu →
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Avec le caractère chaotique de la crise de l’€, faut-il comme le suggère la lettre d’invitation un événement fort pour changer le système ?
C’est une approche très française de croire en le surgissement d’un concept différent pour sortir du chaos tout en notant que l’Europe en semble incapable ! Non, l’Europe n’est pas faite de concepts et de la recherche de personnalités charismatiques. Ce n’est pas ainsi qu’elle fonctionne. Lire le compte rendu →
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Pour apprécier si le G20 est à la hauteur des problèmes posés par le régulation financière, il faut d’abord bien comprendre le mécanisme de la crise financière. Le « commerce du vent », initié au XVIIème siècle avec la « crise des tulipes », revient à acheter ou vendre à terme à découvert. Il est au cœur du développement des produits dérivés et des crises financières. Lire le compte rendu →
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