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07/03/2022 – L’Europe à l’heure de la guerre – Pascal Lamy

C. Deltombe présente P. Lamy et introduit la séance :

P. Lamy  a été Président de l’Institut J. Delors en 2004-2005, directeur de l’OMC de 2005 à 2013 et Président du Forum de Paris pour la Paix depuis 2019. Nous avions choisi un sujet sur l’OMC et voulions interroger P. Lamy sur le rôle de l’OMC, la situation du commerce mondial, la Chine qui garde un statut de pays en développement… Est arrivée la guerre en Ukraine. Nous vous proposons d’évoquer les éléments économiques de la guerre en Ukraine. `

4 questions.

Questions de la salle :

La Chine et les États-Unis se pensent en concurrents qui n’ont pas de garantie que l’autre n’est pas un danger pour lui. Il y a un consensus américain que la Chine est un danger et qu’il faut la faire reculer. Et réciproquement. Taïwan est la tension principale. Un jour Taïwan sera chinoise. La chine d’aujourd’hui est plus dominée par l’idéologie, moins pragmatique qu’il y a 20 ans. Dans la période 2000-2010, La Chine devait ouvrir sa croissance, elle allait apprendre de l’économie mondiale, elle a payé pour l’OMC. A partir de 2008, une autre période avec Xi-Jin-Ping : pour traiter la crise mondiale de 2008, le pouvoir chinois a regonflé le secteur d’état collectivisé qu’on a subventionné car sous contrôle du parti : il était à 15%, il est monté à 30%. Sur les marchés mondiaux, il y a problème, les règles de l’OMC ne sont pas assez fermes contre les subventions. En matière de technologie, ils ont déconnecté comme incompatibles la puce américaine et la chinoise. Il faut qu’on fasse plus nous-mêmes en Europe. Si on gagne contre Poutine parce qu’on l’aura étouffé, les chinois se poseront des questions. Et l’épisode russe peut faire rentrer dans une dynamique de fragmentation, avec une Chine déglobalisée. Ce sera plus cher !

Et notre réindustrialisation ?

– En fonction des prix de  l’énergie, ça va avoir un coût. Notre économie est composée de services au 2/3. C’est nécessaire dans certains cas de ré-industrialiser.

Au moment de l’entrée de la Russie à l’OMC pour faire une zone de libre-échange bilatérale, on a demandé la ratification du protocole de Kyoto mais les gens de Poutine étaient contre. Ils ont demandé très cher.

Compte-rendu rédigé par Sylvie Cadolle