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02/05/2017 - Quel avenir pour l'Europe ? Anne Macey

EXPOSE..

L’Europe vit une période d’épreuves difficiles : la montée des populismes, le Brexit et les négociations avec la Grande-Bretagne, le hiatus entre le discours des politiques à Bruxelles et chez eux devant leurs électeurs, la crise des migrants. Quel est l’avenir de l’Europe et faudra-t-il consolider l’espace Euro ?

Des penseurs dont Edgar Morin ne cessent de rappeler que l’Europe s’est faite de l’interaction de ses peuples et qu’il n’ y pas d’essence européenne qui devancerait ses divisions. C’est « un grand tohu-bohu de peuples opposés et associés » Ses frontières sont imprécises. La Russie ? la Turquie ? Elle a longtemps été divisée entre l’Orient et l’Occident, mais identifiée à la chrétienté. Elle a été faite d’antagonismes interagissant : foi et raison, humanisme et colonialisme, universalisme et européocentrisme.

Continent divisé par les Etats-Nations, morcelé par les guerres jusqu’au suicide des 2 dernières guerres mondiales. Mais elle a pris conscience d’une communauté de destins.

Le Brexit révélateur de 3 crises : identitaire, économique et sociale, démocratique avec la perte de confiance dans ses élites.

I Les négociations avec le Royaume-Uni après le BREXIT

A la suite du référendum de juin 2016, les négociations ont été ouvertes fin mars 2017 et dureront au moins jusqu’en 2019. Puis processus de ratification. On a tous intérêt à un retrait bien ordonné. L’Union Européenne est fondée sur 4 libertés de circulation : des biens, des services, des capitaux, des personnes.

3 questions principales :

1. Les droits des citoyens de l’Union au Royaume-Uni (4 à 5 millions) et des ressortissants du R-U dans l’Union Européenne. Leurs droits, leur retraite, leur accès à la sécurité sociale. Le principe est celui de réciprocité et de non-discrimination. Et les fonctionnaires européens anglais ?

2. Les questions budgétaires : la facture que doit régler le R.Uni = 60 milliards €. Mme May ne veut pas débourser un penny mais les Européens sont unis là-dessus. Pas de deal sans accord financier.

3. Les frontières : la question de l’Irlande .

Londres veut mener les négociations toutes ensemble. L’ambiance est glaciale entre Juncker et May. Pourtant nous avons des défis communs ! Mais au comportement comptable des Anglais, opposer une politique.

II Les risques de désintégration.

Il faut un examen de conscience : que sommes-nous prêts à partager, à mutualiser, pour quels enjeux et défis ? investir ensemble à long terme pour les emplois ? Faut-il céder sur les frontières nationales ou protéger l’espace Schengen ? La sécurité autour de l’Europe se dégrade. Beaucoup d’Européens craignent le départ de l’Otan. L’Europe est-elle le bon cadre pour partager notre défense ? Le Marché intérieur de l’U.E. doit-il être le lieu des rivalités, d’une concurrence sauvage, ou de convergences sociales et fiscales ? Peut-on faire exister un intérêt général européen ?

La France a besoin de réformes, les Allemands nous voient comme dépensiers, nous demandant de régler la question de notre dette qui ampute l’avenir. Si nous démontrons notre capacité à partager notre prospérité, on pourrait mutualiser davantage et investir en commun :

–          le marché unique numérique

–          le marché de l’énergie, inciter par les prix à la transition énergétique

–          protection de nos intérêts stratégiques européens

Est-ce qu’on n’a pas fait erreur en menant de front une politique d’austérité et des réformes structurelles ? L’Europe n’est-elle pas trop libérale, ne faut-il pas des compromis pour lutter contre le chômage par un peu de protectionnisme ?

Faut-il faire 3 cercles / la zone Euro/ L’Union à 27/ plus les états voisins ( Turquie, Tunisie etc.) ? Risque de consolider la zone euro au détriment de l’U.E. : il faut penser des passerelles. Et le défi environnemental ne se pose pas seulement au niveau de la zone euro. Ni le défi du populisme !

Au niveau de la zone Euro, quelles réformes sociales et économiques ?

–          S’entendre avec les Allemands pour constituer des fonds pour investir avec des ressources propres car on risque la dislocation du fait de nos trajectoires divergentes et du fait de la désindustrialisation ?

–          On ne peut faire de l’harmonisation fiscale à 27, mais à 19 ? Déjà on a eu des progrès dans la lutte contre l’optimisation fiscale.

–          Vers une économie sociale de marché, renforcer la dimension sociale, l’harmonisation des droits sociaux.

–          Eviter que la transposition des règlements européens ne donne lieu à une sur-réglementation en France

–          Restructurer la dette de la Grèce qui n’est pas soutenable (FMI) et y investir massivement. On a déstructuré leur dialogue social.

–          Aider les Balkans sinon la guerre peut repartir.

–          Remédier à l’invisibilité des parlementaires européens.

Questions

Q 1: avec 3 cercles, n’y a-t-il pas risque de dislocation ? Il faut penser des passerelles. Le défi environnemental ne se pose pas au niveau de la zone euro. Et en face du populisme qui monte partout, les valeurs communes sont à réaffirmer.

Q 2 : la culture n’aurait –elle pas du être prise en compte ?

–          Il faut une réponse culturelle et d’éducation :

–          un Erasmus pour les apprentis

–          une éducation européenne

–          une histoire européenne

Q 3 : Pourquoi n’a t on as fait le projet d’un Google européen comme a été le projet Airbus ?

On n’a pas l’appui pour assurer l’avenir d’Airbus. Il faudrait lutter contre l’idéologie de la concurrence atomistique qui oublie les biens communs. On ne considère pas toujours qu’on a le marché pertinent. Les américains quand ils développent une start up, ils ont déjà tout le marché européen. Nous, on a 28 réglementations administratives différentes. Et des sur-réglementations différentes des transpositions de la Commission Européenne. Il faut que le Commissaire à la Concurrence s’oppose au dumping fiscal de l’Irlande comme ce qui a été fait vis à vis d’Apple.

Q 4 : Quelle réponse européenne à la crise des réfugiés et migrants ?

En Allemagne, on les appelle les ‘fugitifs », les allemands sont fidèles à nos valeurs et au respect de la Convention de Genève. Le Directeur de l’Office des Réfugiés est celui du Pôle Emploi allemand.

 

Sylvie Cadolle

 

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